Publié le 22 janvier 2024

Contrairement à la croyance populaire, la clé pour rester motivé en hiver n’est pas la volonté, mais le piratage de votre propre biologie.

  • L’entraînement matinal et la lumière sont vos meilleurs alliés pour resynchroniser votre horloge interne et combattre la léthargie.
  • Des séances courtes et intenses (HIIT) ont un impact hormonal plus puissant sur l’humeur que des entraînements longs et modérés.

Recommandation : Intégrez une séance de 20 minutes le matin et une exposition à la lumière vive (naturelle ou par lampe) pour transformer radicalement votre niveau d’énergie.

La porte se ferme sur un ciel gris à 16h30. Le froid siffle à la fenêtre. Votre canapé vous appelle avec la force d’un trou noir. Chaque année, c’est la même histoire : la motivation pour l’entraînement, si facile à trouver en juillet, s’évapore avec les premiers flocons. Vous connaissez la chanson : on vous dit de « planifier vos séances » ou de « trouver un partenaire ». Des conseils valables, mais qui sonnent creux face à la puissance de la déprime saisonnière qui s’installe.

Cet état de léthargie n’est pas une simple faiblesse de caractère. C’est une réaction biochimique de votre corps au manque de lumière et au changement de rythme. Et si la solution n’était pas de lutter contre votre corps avec une discipline de fer, mais de travailler *avec* lui ? Si au lieu de vous battre contre la fatigue, vous utilisiez l’entraînement comme un outil stratégique pour pirater votre propre système hormonal et neurologique ?

Cet article n’est pas une autre liste de conseils génériques. C’est un plan de bataille. Nous allons déconstruire les mécanismes de la baisse de motivation hivernale et vous donner des armes concrètes et basées sur la science pour transformer votre salon en un véritable générateur d’énergie et de bonne humeur. Oubliez la lutte, préparez-vous à reprendre le contrôle de votre biologie.

Pour vous guider dans cette reconquête, nous allons explorer des stratégies ciblées, allant du moment idéal pour bouger à l’optimisation de votre espace, en passant par les choix alimentaires et lumineux qui feront toute la différence. Voici le plan pour survivre et même prospérer durant le long hiver québécois.

Pourquoi s’entraîner le matin est crucial pour combattre la déprime saisonnière ?

Se lever plus tôt quand il fait encore noir peut sembler contre-intuitif, mais c’est l’arme la plus puissante de votre arsenal anti-déprime. La raison est purement biologique : l’hiver dérègle notre horloge biologique interne, ou rythme circadien, principalement à cause du manque d’exposition à la lumière du matin. Ce décalage favorise la léthargie et les symptômes dépressifs, une condition si commune qu’au Canada, près de 20 % de la population présente des symptômes de déprime saisonnière.

Un entraînement matinal, même court, envoie deux signaux puissants à votre cerveau. Premièrement, il augmente la température corporelle et libère des hormones comme le cortisol et l’adrénaline, indiquant à votre corps que la journée a commencé. Deuxièmement, si vous pouvez le faire près d’une fenêtre, l’exposition à la lumière naturelle (même par temps couvert) aide à inhiber la production de mélatonine (l’hormone du sommeil) et à stimuler celle de sérotonine (l’hormone du bien-être).

L’efficacité de la lumière naturelle est spectaculaire. Une étude a même démontré qu’une heure de marche sous le soleil d’hiver était aussi efficace pour traiter le trouble affectif saisonnier (TAS) que deux heures et demie sous une lumière artificielle intense. En plaçant votre séance d’entraînement le matin, vous ne faites pas que cocher une case sur votre to-do list ; vous reprogrammez activement votre cerveau pour qu’il produise l’énergie et la bonne humeur dont vous avez besoin pour affronter la journée.

Comment créer un « coin gym » efficace dans moins de 4 m² ?

L’un des plus grands freins à l’entraînement à la maison est le manque d’un espace dédié. L’idée de devoir pousser la table du salon et les jouets des enfants chaque jour suffit à tuer la motivation. La solution n’est pas de déménager, mais de penser à la verticale et à la polyvalence. Créer un « coin gym » permanent, même minuscule, élimine la friction de la préparation et rend le démarrage de votre séance quasi instantané.

L’objectif est de transformer un coin de mur ou un espace perdu en une zone fonctionnelle. Oubliez les machines encombrantes. Votre corps et quelques accessoires intelligents sont tout ce dont vous avez besoin. L’astuce consiste à utiliser des solutions de rangement qui libèrent l’espace au sol. Un espace de 2m x 2m est amplement suffisant pour la majorité des entraînements au poids du corps, au yoga ou avec des haltères.

Voici quelques idées pour optimiser chaque centimètre carré :

  • Installez des panneaux perforés (pegboards) : Ils sont parfaits pour suspendre vos bandes élastiques, cordes à sauter et autres petits accessoires. C’est visuel, accessible et ne prend aucune place au sol.
  • Utilisez un banc-coffre : Il sert à la fois de siège, de support pour des exercices (comme les hip thrusts ou les dips) et de rangement discret pour vos haltères ou votre tapis.
  • Privilégiez les étagères murales : Une étagère solide peut accueillir des poids légers, une enceinte Bluetooth et une bouteille d’eau, gardant le sol dégagé.
  • Optez pour du matériel pliable ou ajustable : Un tapis de yoga qui se plie en carré se glisse derrière une porte, et des haltères ajustables remplacent dix paires différentes.

En ayant votre équipement visible et prêt à l’emploi, vous créez un rappel visuel positif. Ce petit coin n’est plus un espace de contrainte, mais une invitation à prendre soin de vous.

Coin gym compact dans un petit appartement montréalais avec équipement mural

Comme le montre cette image, une approche verticale et minimaliste permet d’intégrer une zone d’entraînement fonctionnelle et esthétique, même dans un petit condo montréalais. L’espace n’est plus une excuse, mais une opportunité d’ingéniosité.

Entraînement court quotidien ou long le weekend : quel rythme pour un parent occupé ?

Pour un parent jonglant avec le travail, l’école, les repas et le manque de sommeil, l’idée d’une séance d’une heure semble aussi réaliste que de gravir l’Everest en sandales. La question n’est donc pas seulement « quand s’entraîner ? », mais « quel est le format le plus efficace et réaliste ? ». Faut-il privilégier des micro-séances quotidiennes ou bloquer une grosse plage horaire le weekend ? La réponse dépend de votre objectif principal : la constance et la gestion du stress.

Pour combattre la déprime saisonnière, la fréquence bat souvent la durée. Une séance courte (15-20 minutes) mais quotidienne est souvent plus bénéfique qu’une seule longue session hebdomadaire. Pourquoi ? Parce qu’elle permet une libération régulière d’endorphines, ces fameuses « hormones du bonheur » qui agissent comme un antidépresseur naturel. Attendre le samedi pour votre « dose » signifie que vous passez toute la semaine à accumuler du stress et de la fatigue.

L’approche des séances courtes et intenses s’intègre aussi plus facilement dans un emploi du temps chaotique. Vingt minutes le matin avant que les enfants ne se lèvent, ou pendant la sieste du plus petit, est un objectif réaliste qui évite la procrastination. Cependant, l’approche du weekend a l’avantage de permettre des activités en famille, comme une longue marche en raquettes ou une sortie patinage, qui sont excellentes pour le moral et la forme physique de tous.

L’approche idéale est souvent hybride : des sessions courtes et ciblées en semaine pour maintenir le rythme hormonal et métabolique, et une activité plus longue et ludique le weekend. Le tableau suivant résume les avantages de chaque approche pour vous aider à trouver votre équilibre.

Critère 15-20 min quotidien 60-90 min weekend Approche hybride
Gestion du stress Excellent (libération quotidienne) Moyen (accumulation en semaine) Très bon
Constance des résultats Très bonne Variable Bonne
Flexibilité horaire Excellente Limitée Très bonne
Implication famille Difficile Facile Optimale
Énergie pour activités hivernales Maintien constant Pic le weekend Équilibrée

L’erreur de faire toujours la même vidéo YouTube qui stoppe vos progrès

Vous avez trouvé LA vidéo YouTube parfaite. Le coach est dynamique, la musique est bonne, et la durée correspond exactement à votre emploi du temps. C’est génial… pour les deux premières semaines. Puis, sans que vous ne compreniez pourquoi, la motivation s’effrite. L’entraînement semble moins difficile, et surtout, moins efficace. C’est l’erreur la plus commune : tomber dans le piège de la routine confortable. Votre corps est une machine d’adaptation incroyablement efficace. Si vous lui donnez toujours le même stimulus, il va devenir si efficient qu’il n’aura plus besoin de dépenser autant d’énergie ni de se renforcer. Vos progrès stagnent, et avec eux, votre motivation.

Pour continuer à progresser et à récolter les bénéfices hormonaux de l’effort, vous devez appliquer un principe fondamental de l’entraînement : la surcharge progressive. Cela ne veut pas dire se tuer à chaque séance, mais simplement de varier intelligemment les paramètres. Changer de vidéo est un bon début, mais il faut le faire de manière structurée. Au lieu de piocher au hasard, pensez en termes de « périodisation ». Alternez les types d’efforts : force, cardio (HIIT), endurance, mobilité (yoga, étirements).

Heureusement, le Québec regorge de professionnels de qualité qui proposent du contenu varié. Par exemple, des kinésiologues du CIUSSS MCQ ont identifié plusieurs chaînes fiables, comme celle du CEPSUM de l’Université de Montréal, qui garantissent un encadrement sécuritaire et des entraînements bien conçus. L’idée est de créer un mini-programme sur 3-4 mois. Commencez par un cycle de force, puis un cycle de HIIT, puis un cycle plus axé sur la flexibilité. Cette variation constante surprend votre corps, maximise les résultats et, surtout, garde votre esprit engagé. Vous n’êtes plus en train de « faire une vidéo », vous êtes en train de suivre un plan.

Votre plan d’action pour une périodisation hivernale simple

  1. Novembre-Décembre (4 semaines) : Priorisez le HIIT (entraînement par intervalles à haute intensité) pour un maximum de libération d’endorphines et combattre la léthargie automnale.
  2. Période des Fêtes (2-3 semaines) : Basculez sur du yoga, de la mobilité ou du Pilates pour gérer le stress, améliorer la récupération et maintenir le mouvement sans ajouter de pression.
  3. Janvier-Février (4 semaines) : Mettez l’accent sur la musculation (avec ou sans poids) pour bâtir de la force, augmenter votre métabolisme de base et vous sentir puissant.
  4. Mars (4 semaines) : Réintroduisez progressivement plus de cardio et d’endurance pour préparer votre corps aux activités printanières et estivales à venir (vélo, course, randonnée).
  5. Principe de progression : Dans chaque cycle, cherchez à progresser. Soit en augmentant les répétitions, soit en diminuant les temps de repos, soit en augmentant la charge (si vous utilisez des poids).

Problème de budget : comment tout travailler avec seulement une paire d’haltères ?

Les publicités pour l’entraînement à la maison vous bombardent d’images de vélos connectés à 2000$ et de stations de musculation complexes. La réalité, c’est que vous pouvez obtenir un entraînement complet, efficace et stimulant avec un seul outil : une simple paire d’haltères (idéalement ajustables pour la progression). L’idée fausse qu’il faut une multitude d’équipements pour des résultats est un mythe marketing. La clé est de se concentrer sur les mouvements polyarticulaires.

Un mouvement polyarticulaire, par opposition à un mouvement d’isolation (comme un biceps curl), sollicite plusieurs groupes musculaires et articulations en même temps. Pensez au squat, au soulevé de terre, ou aux développés. Ces mouvements sont incroyablement efficaces pour plusieurs raisons. Ils brûlent plus de calories en moins de temps, ils provoquent une plus grande réponse hormonale (bonjour la testostérone et l’hormone de croissance, essentielles pour l’énergie et la composition corporelle), et ils améliorent la coordination et la force fonctionnelle, celle qui vous sert dans la vie de tous les jours (comme soulever vos sacs d’épicerie ou votre enfant).

Avec une seule paire d’haltères, vous pouvez construire des séances qui ciblent l’ensemble de votre corps. Le secret est de choisir 4 à 5 mouvements qui, combinés, ne laissent aucun muscle de côté. Vous travaillez vos jambes, votre dos, votre poitrine, vos épaules et votre ceinture abdominale en une seule session. C’est l’incarnation du « plus avec moins ».

Voici 5 mouvements essentiels qui, à eux seuls, constituent un programme complet :

  • Goblet Squat : Tenez un haltère verticalement contre votre poitrine. Ce mouvement est roi pour les jambes (quadriceps, ischio-jambiers), les fessiers, et engage fortement votre ceinture abdominale pour maintenir la posture.
  • Renegade Row : En position de planche avec une main sur chaque haltère, tirez un haltère vers votre flanc, puis l’autre. C’est un exercice brutalement efficace pour le dos, les épaules et les abdominaux qui luttent pour stabiliser le corps.
  • Thruster : Un mouvement combinant un squat et un développé militaire. Il part des jambes et transfère l’énergie jusqu’aux épaules. C’est un exercice « full-body » qui fait grimper le rythme cardiaque en flèche.
  • Devil’s Press : Considérez-le comme un burpee sous stéroïdes. Vous faites un burpee avec les mains sur les haltères, puis en vous relevant, vous les propulsez au-dessus de votre tête. Le test ultime de cardio et de force.
  • Farmer’s Walk (Marche du fermier) : Le plus simple et l’un des plus efficaces. Marchez en tenant les haltères le long de votre corps. Cela renforce votre poigne (grip), votre ceinture abdominale, vos trapèzes et votre posture.

Pourquoi votre lampe de bureau ne suffit pas à tromper votre cerveau en hiver ?

Vous travaillez toute la journée sous une lampe de bureau, et le soir, votre salon est bien éclairé. Pourtant, vous vous sentez fatigué et amorphe. C’est normal : votre cerveau n’est pas dupe. La différence entre la lumière « normale » et la lumière nécessaire pour influencer positivement votre humeur et votre horloge biologique est une question d’intensité, mesurée en lux.

Une journée ensoleillée en été peut atteindre 100 000 lux. Une journée d’hiver grise et couverte, c’est à peine 2 000 lux. À l’intérieur, c’est encore pire : une lampe de bureau typique n’émet qu’environ 300 à 500 lux. C’est suffisant pour lire, mais totalement insuffisant pour signaler à votre cerveau d’arrêter la production de mélatonine. Pour obtenir un effet thérapeutique, il vous faut une intensité bien supérieure, ce que proposent les lampes de luminothérapie.

Ces lampes sont conçues pour délivrer une lumière de 10 000 lux (à une certaine distance, généralement 30-60 cm). Une exposition de 20 à 30 minutes le matin en prenant votre café ou en lisant vos courriels suffit à simuler la lumière d’une matinée ensoleillée. Cette « douche de lumière » a un effet prouvé sur la régulation de l’humeur. Ce n’est pas un gadget, c’est un traitement médical reconnu pour le trouble affectif saisonnier (TAS).

Comme le souligne une méta-analyse majeure sur le sujet par Golden et ses collaborateurs, l’efficacité de cette approche est remarquable :

La luminothérapie serait efficace chez 60 à 80 % des patients souffrant de TAS.

– Golden et al., Méta-analyse sur l’efficacité de la luminothérapie (2005)

Penser que n’importe quelle lumière fait l’affaire est l’une des plus grandes erreurs pour combattre la déprime hivernale. Investir dans une véritable lampe de luminothérapie, c’est comme passer d’une bruine à un soleil éclatant pour votre cerveau. C’est un changement de paradigme qui, combiné à l’exercice matinal, peut radicalement changer votre expérience de l’hiver.

Pourquoi votre corps continue-t-il de brûler des calories 2h après une séance de burpees ?

Vous venez de terminer une séance de HIIT. Vous êtes en sueur, votre cœur bat la chamade, et vous avez l’impression d’avoir tout donné. La bonne nouvelle ? Le travail ne fait que commencer. L’un des super-pouvoirs de l’entraînement à haute intensité est un phénomène appelé EPOC (Excess Post-exercise Oxygen Consumption), ou plus simplement, l’effet « post-combustion ».

En termes simples, votre corps a besoin de beaucoup d’énergie (et donc d’oxygène) pour revenir à son état de repos après un effort intense. Ce processus de « récupération » est lui-même très énergivore. Votre organisme doit :

  • Réguler sa température corporelle.
  • Réoxygéner le sang et reconstituer les réserves d’énergie dans les muscles.
  • Éliminer l’acide lactique et autres déchets métaboliques.
  • Réparer les micro-déchirures musculaires, ce qui est la base de la prise de force.

Toutes ces opérations demandent des calories. C’est pourquoi, après une séance intense de burpees, de thrusters ou de sprints, votre métabolisme reste élevé pendant plusieurs heures, voire jusqu’à 24 heures pour les séances les plus exigeantes. Vous continuez de brûler des calories en étant assis à votre bureau ou en regardant une série. C’est un « bonus » métabolique que les entraînements de faible intensité, comme une marche lente, n’offrent que de manière très limitée.

Mais l’EPOC n’est pas qu’une question de calories. Cette « dette d’oxygène » et le stress métabolique intense déclenchent aussi une cascade hormonale bénéfique, incluant la libération d’endorphines et d’hormones de croissance. C’est cette combinaison qui crée la sensation d’euphorie et de clarté mentale post-entraînement, ce fameux « workout glow ». C’est la preuve visible que vous avez non seulement brûlé des calories, mais aussi profondément modifié votre état biochimique pour le mieux.

Portrait d'une personne après l'entraînement avec expression de satisfaction, avec un paysage hivernal québécois en arrière-plan.

Cette expression de satisfaction n’est pas anodine. C’est le résultat direct de l’effet post-combustion et du cocktail d’hormones du bonheur que votre corps vient de produire. C’est votre récompense biologique, un rappel puissant de la raison pour laquelle vous faites cet effort.

À retenir

  • La motivation hivernale n’est pas une question de volonté, mais de gestion de votre biologie (lumière, hormones, rythme).
  • Priorisez la fréquence (séances courtes et quotidiennes) sur la durée pour une libération constante d’endorphines.
  • La variété est non négociable : la périodisation de vos entraînements empêche la stagnation et maintient votre esprit engagé.

Lampe de luminothérapie ou vitamine D : quelle est la priorité pour survivre au mois de novembre ?

Novembre au Québec. Le mois le plus redouté. Le soleil se fait rare, la grisaille est reine, et les réserves d’énergie de l’été sont épuisées. Face à cette chute libre, deux alliés sont souvent mentionnés : la lampe de luminothérapie et la supplémentation en vitamine D. Mais s’il ne fallait en choisir qu’un pour commencer, quelle serait la priorité ? La réponse est simple : les deux ne jouent pas le même rôle, mais la vitamine D est le fondement non négociable.

La vitamine D est en réalité une prohormone que notre peau synthétise grâce aux rayons UVB du soleil. En hiver au Canada, l’angle du soleil est si bas que cette production est quasi nulle d’octobre à avril. Or, cette vitamine est cruciale pour des centaines de fonctions, incluant la régulation de l’humeur (elle influence la production de sérotonine) et le fonctionnement du système immunitaire. Une carence peut directement contribuer aux symptômes de la déprime. Les statistiques sont éloquentes : une étude canadienne révèle qu’en hiver, plus de 30 % des Canadiens ont un taux de vitamine D inadéquat.

La luminothérapie, elle, agit différemment. Elle ne vous donne pas de vitamine D. Son rôle est de « tromper » votre cerveau en lui envoyant un signal lumineux intense pour resynchroniser votre horloge biologique. C’est une action rapide et directe sur l’énergie et la vigilance matinale. La vitamine D, quant à elle, est une action de fond, essentielle à la chimie de votre bien-être sur le long terme.

Considérez-les comme une équipe : la vitamine D construit les fondations de votre maison, tandis que la luminothérapie allume les lumières chaque matin. Vous avez besoin des deux. Mais si votre budget ou votre attention est limité au début de l’hiver, assurez-vous d’abord que vos fondations sont solides. Santé Canada recommande une supplémentation quotidienne pour tous les adultes en hiver. Parlez-en à votre pharmacien ou votre médecin pour déterminer le dosage qui vous convient. C’est l’investissement le plus simple et le plus rentable pour votre santé mentale et physique durant la saison froide.

Arrêtez de voir l’hiver comme un ennemi à endurer. Voyez-le comme un laboratoire où vous pouvez apprendre à maîtriser votre propre corps. En combinant l’exercice matinal, une exposition à la lumière, une alimentation stratégique et un entraînement intelligent, vous avez tout l’arsenal nécessaire pour non seulement survivre, mais prospérer. L’étape suivante consiste à passer à l’action dès aujourd’hui, pas demain.

Rédigé par Sophie Bouchard, Kinésiologue accréditée et spécialiste en biomécanique avec 12 ans de pratique en clinique de réadaptation sportive. Elle aide les athlètes amateurs et les seniors à bouger sans douleur grâce à une approche scientifique du mouvement.